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4 avril 2025 Documenter la transformation numérique De jeunes entreprises poussent au Musée

Par Martine Rioux

Parmi les objectifs derrière l’ouverture du MLab Creaform, le laboratoire numérique de création et d’expérimentation du Musée de la civilisation, se trouvait une volonté de stimuler l’innovation muséale par le prototypage, par l’essai de nouvelles technologies et par le maintien de liens constants avec des startups. De fait, au cours des cinq dernières années, plusieurs projets de collaboration entre l’équipe du laboratoire et des jeunes pousses ont permis d’atteindre ces objectifs.

« Le MLab Creaform est devenu un lieu de rencontre où les équipes du Musée se sont rendues disponibles pour mettre leur expertise au service des startups. À l’inverse, les équipes des startups ont pu apporter une expertise technologique qui rend possibles des innovations à l’intérieur du Musée. Cela a donné lieu à de beaux projets, dont certains se sont rendus jusque dans les salles d’exposition », soutient Claudine Beaudoin, chargée de projets numériques au Musée.

Les collaborations ont pris différentes formes au fil du temps, en fonction des besoins des uns et des autres. L’important était de tisser des liens, de se donner du temps pour réfléchir et expérimenter. Les startups trouvaient d’abord un espace qu’elles pouvaient occuper pour prototyper et faire de la recherche et du développement. Certaines démarches exploratoires ont donné lieu à des projets pilotes au Musée, d’autres se sont rendues plus loin.

Quelques exemples de collaboration

  • Aye3D (test de technologie)
    Il s’agit d’un écran qui projette des images 3D que l’on peut voir sans lunettes. C’est une startup de Québec qui l’a développé et le Musée a fait l’achat d’un prototype dans le but de tester la possibilité d’offrir aux visiteurs de voir les objets de la collection et de les manipuler virtuellement. De plus, l’écran offre au public une façon accessible de voir en 3D sans la contrainte de lunettes.
  • LiFi (cocréation)
    La technologie LiFi est un système de transmission de données sans fil qui utilise la lumière. Cette technologie a été testée dans le cadre du MCQmix (voir autre texte) afin de valider la possibilité de l’intégrer aux activités muséales. Une installation minimaliste a été réalisée pour l’exposition Eeyou istchee : Une invitation à vivre le territoire. Depuis 2019, le prototypage s’est poursuivi avec l’entreprise afin d’améliorer la technologie et de réduire la taille du dispositif.
  • Losonnante (test de technologie)
    Il s’agit d’une borne sonore qui utilise l’ostéophonie. Le son n’est pas projeté par voie aérienne, il circule plutôt à partir des coudes jusqu’aux mains qui, elles, touchent les oreilles. Le Musée a fait l’achat d’un prototype afin de tester l’expérience avec les visiteurs et visiteuses. Il s’agissait d’évaluer la qualité sonore et de bien choisir le type de contenu à associer à ce type de dispositif hors du commun. Certains défis sonores sont présents dans les salles et cette solution propose des avenues intéressantes pour réduire le bruit.Photo de Losonnante 4321_cult22_0036.jpg ou 4321_cult22_0074.jpg
  • Sir Steward (test de technologie)
    Il s’agit d’un robot de transport qui peut occuper différentes fonctions. Pendant une journée, l’équipe de la jeune pousse a d’ailleurs pu l’essayer dans diverses situations réelles, notamment comme agent d’information pour accueillir le public, assistant au café pour servir les repas ou desservir les tables et livreur de courrier sur les étages. L’idée était d’explorer comment il pourrait aider le personnel du Musée dans la réalisation de ses tâches.
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Un partenariat privilégié avec le MT Lab

Depuis 2018, le Musée agit à titre de grand partenaire du MT Lab, l’incubateur d’innovation dédié au tourisme, à la culture et au divertissement. Cela signifie que son équipe offre de l’accompagnement dans le programme d’incubation, propose des activités de maillage, des conseils et qu’elle ouvre les portes du MLab Creaform et du Musée aux jeunes incubés.

Ce partenariat a donné lieu à quelques belles histoires de collaboration.

  • Leav (test de technologie)
    La startup a développé un panier d’achat virtuel pour le commerce de détail. Le Musée amorce avec elle un projet pilote qui permettra de valider certaines habitudes d’achat. Une des options qui sera expérimentée sera la possibilité d’acheter des objets promotionnels en lien avec une exposition directement à la sortie d’une salle, et ce, de façon autonome.
  • RE-AK Technologies (test de technologie et cocréation)
    La startup a conçu une technologie qui permet de mesurer les états émotionnels et cognitifs des gens, in situ. Une première collaboration avec le Musée, à l’occasion du MCQmix de 2019, a permis de tester les limites du système. Une seconde collaboration a permis de tester la technologie avec les visiteurs à l’été 2022. Plusieurs améliorations ont ensuite pu être apportées au casque. Une troisième collaboration a eu lieu à l’automne 2022 pour sonder la réaction des visiteurs qui parcouraient l’exposition Ô merde!.
  • SAGA Stratégie sonore (cocréation)
    L’équipe du Musée cocrée avec celle de SAGA Stratégie sonore un dispositif et un parcours audio immersif dans le cadre de l’exposition Sur paroles. Le son du rap queb. Cette expérience, développée en 2022 et 2023, s’inscrit dans le déploiement d’un casque qui géolocalise le visiteur ou la visiteuse en salle et permet de détecter l’orientation de son regard, afin de déclencher un univers sonore réaliste et spatialisé. Ce projet a fait l’objet d’expérimentations au MLab Creaform et se développe au sein de l’Incubateur d’innovations muséales, financé par le Secrétariat à la Capitale-Nationale.
  • Stimulation Déjà vu (test de technologie et cocréation)
    Stimulation Déjà vu faisait partie de la 2e cohorte de startups du MT Lab. Cette jeune pousse souhaitait explorer les expériences olfactives pour déclencher des souvenirs et la mémoire. Une première expérimentation a eu lieu en 2019 avec le Musée par le biais de deux déploiements : des parfums existants et trois modes de déclenchement différents dans l’exposition Le temps des Québécois, ainsi qu’une création olfactive avec Jacques Newashish dans l’exposition C’est notre histoire. Premières Nations et Inuit du XXIe siècle.

L’ensemble de ces expérimentations et collaborations avec des startups vise la rencontre entre les expertises du Musée et celles des jeunes pousses, qui explorent des approches et des technologies différentes ou nouvelles pour les équipes du Musée. Le potentiel de retombées positives de part et d’autre a été validé plus d’une fois!

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Rédactrice et gestionnaire de projets d’éditions numériques

Martine Rioux

Au fil de ses expériences, Martine Rioux a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle carbure au travail d’équipe, à la collaboration et à la réalisation de projets concrets. Pragmatique, dans les faits et l’action, elle aime avoir un impact dans la société et entrer en contact avec une multitude d’humains.

À propos de Documenter la transformation numérique

Dans le but de mettre en valeur l’expertise acquise à la suite de la mise en œuvre de sa stratégie numérique 2019-2022, le Musée de la civilisation propose une série de billets. Ces billets ont pour objectif de documenter la transformation numérique et de partager la démarche de réalisation de certains projets. Le présent texte fait partie de cette série.