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13 décembre 2024 Documenter la transformation numérique Un audacieux projet d’exposition immersive en 360 degrés

Par Mélanie Larouche

Il y a deux ans est né d’une idée originale de La Boîte Rouge VIF un audacieux projet d’exposition immersive construit autour d’un dispositif de projection d’images en 360 degrés sur un imposant dôme de sept mètres de diamètre et de quatre mètres de hauteur. Intitulée Eeyou Istchee : une invitation à vivre le territoire, cette exposition, présentée d’avril à septembre 2022, transportait le public au nord du Québec dans la communauté crie de Waswanipi à l’occasion du Goose Break, la période printanière de la chasse à la bernache. Sous le vaste dôme de projection se vivait alors l’expérience immersive de la transmission des traditions au camp familial dans une atmosphère d’intimité où la culture crie était admirablement mise en valeur.

L’idée originale de l’exposition Eeyou Istchee : une invitation à vivre le territoire a d’abord germé dans l’imaginaire de la créative équipe de La Boîte Rouge VIF, partenaire de contenu de longue date du Musée. Organisme autochtone à but non lucratif basé au Lac-Saint-Jean, La Boîte Rouge VIF travaille à la préservation, à la transmission et à la valorisation des patrimoines culturels communautaires, dans une approche de concertation et de cocréation.

« Nous partagions une réelle volonté d’échange et d’exploration, explique Olivier Girard, chargé de projets numériques au MCQ. Au printemps 2021, La Boîte Rouge VIF a prêté le matériel

nécessaire à la captation d’images en 360º à notre collaborateur Ian Saganash, membre de la nation Eeyou de Waswanipi, qui a documenté ce moment en famille à leur camp de chasse. Il était très enthousiaste de témoigner de la vivacité de la culture crie et de la faire rayonner grâce au Musée. Il avait préalablement été formé pour tourner et rapporter les meilleures images de cette tradition en considérant le format particulier d’une captation en 360º. Nous avions le souhait de projeter ces images sur un dôme pour les rendre le plus immersives possible et ainsi permettre de faire vivre l’expérience aux visiteurs avec intensité. »

 

© Musée de la civilisation, François Ozan – Icône
© Musée de la civilisation, François Ozan – Icône
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La technologie

Olivier s’est mis à la recherche d’un dôme de projection parmi l’offre qui existait sur le marché. « Plusieurs options ont été étudiées, on s’est fait conseiller par des partenaires du milieu, précise-t-il. Mais la location ne convenait pas, c’était beaucoup trop cher pour des équipements qui n’avaient pas les caractéristiques voulues. Le Musée a lancé un appel d’offres public pour la fourniture de ce dôme intérieur, avec des contraintes et des spécificités bien déterminées, on voulait quatre mètres de hauteur et le plus gros diamètre possible pour notre salle afin d’accueillir le maximum de personnes. »

Fulldome, une compagnie internationale avec une antenne à Los Angeles pour couvrir l’Amérique du Nord, a répondu à l’appel d’offres et l’a remporté. « On est très heureux de cette acquisition, ce dôme fait désormais partie de notre parc d’équipement, on pourra potentiellement le louer à d’autres institutions, note Olivier. Ce dôme modulaire se monte aussi vite qu’une tente avec sa tubulaire modulaire et une double toile. La ventilation à pression négative entre les deux toiles permet de plaquer l’écran sur la structure intérieure. »

La scénarisation

C’est à Jean-François Vachon, de La Boîte Rouge VIF, qu’a été confiée la scénarisation de l’expérience immersive. « Jean-François a appris avec cette exposition à travailler avec les images en 360o, note Olivier. Plusieurs étapes de test pour les différentes séquences ont été nécessaires afin de bien positionner l’horizon des images en fonction de l’emplacement des gens installés dans le dôme et ainsi leur permettre de vivre les moments comme s’ils y étaient. Ce fut un bel apprentissage pour toute l’équipe pour ce type d’intégration. Au Musée, on maîtrise bien le côté technique et le logiciel de calibrage du Fulldome a été performant pour ajuster les quatre projecteurs. »

L’autre enjeu à considérer a été celui de la conception sonore. « Notre partenaire de conception sonore, Peak Audio, a bien compris le projet, ils détiennent une bonne expertise ambisonique, ajoute le chargé de projet. Ils ont réalisé la conception de toute la bande sonore de l’exposition, c’était leur première fois avec un concept de dôme. Ce fut une belle découverte pour eux. »

Des défis techniques à relever

Comme pour toute nouvelle exposition, des défis techniques se présentent en cours de route. « On s’est aperçu qu’il faisait rapidement chaud dans le dôme, relate Olivier. Sur les conseils de Fulldome, nous avons dû intégrer un climatiseur au concept. »

Il a aussi fallu installer un rideau que l’on fermait une fois les visiteuses et visiteurs installés pour optimiser leur expérience. « Tout au long de cette exposition, un bénévole veillait au bon fonctionnement et au bon déroulement de l’expérience, souligne Olivier. Des fauteuils de type bean bag et des chaises de méditation ont été disposés au sol pour que les gens puissent s’asseoir. Les gens touchaient parfois aux projecteurs, ils étaient trop facilement accessibles, et on a dû mettre une protection pour limiter les contacts. Enfin, le plancher était très écho et le son s’entendait beaucoup à l’extérieur. On a installé un tapis et mis des cubes acoustiques dans le dôme pour pallier ce problème. »

Approfondir l’expérience

L’exposition proposait dans un deuxième temps la diffusion de contenus supplémentaires et des scènes exclusives sur une tablette numérique pour approfondir la richesse de l’expérience. Une application a été développée par AltKey, compagnie spécialisée en développement d’applications multimédias interactives et partenaire du Musée depuis plusieurs années, pour que le contenu puisse être vu en 360º en tournant la tablette. « On a aussi implanté le prototypage Lifi pour tester le concept de géolocalisation des gens et leur pousser le contenu lorsqu’ils arrivaient dans la zone spécifique à celle identifiée par une scénographie représentant les différents lieux de prises de vue du film, mentionne Olivier. Cinq univers ont été représentés dans cette scénographie, soit la chasse, le campement, le camp de cuisine, le mîkowâhp (tipi) et le chalet de Gookum (grand-mère). »

Rédactrice 

Mélanie Larouche

Passionnée de journalisme et de rédaction de tout acabit, Mélanie ne recule devant rien pour nourrir ses connaissances d’informations diverses qu’elle s’efforce de rechercher auprès de sources crédibles et actuelles. Elle aime les gens, elle aime la vie, et ses écrits en témoignent par son style vivant et dynamique, qui accroche et inspire. Diplômée en journalisme (ATM Jonquière) puis en communication et relations publiques à l’Université Laval, Mélanie cumule un vaste bagage d’expérience qui lui vaut une belle réputation. Ses compétences variées et ses qualités professionnelles sont recherchées et mises à profit tant auprès des PME que des grandes organisations. L’éducation, l’innovation et les technologies, l’entrepreneuriat, l’environnement et l’engagement social, elle touche à de multiples univers et aime contribuer à sa façon à les mettre en lumière.

À propos de Documenter la transformation numérique

Dans le but de mettre en valeur l’expertise acquise à la suite de la mise en œuvre de sa stratégie numérique 2019-2022, le Musée de la civilisation propose une série de billets. Ces billets ont pour objectif de documenter la transformation numérique et de partager la démarche de réalisation de certains projets. Le présent texte fait partie de cette série.