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9 mai 2024 Documenter la transformation numérique Le développement de compétences au cœur de la transformation numérique 

Toutes les observations en lien avec la transformation numérique des organisations le confirment : celle-ci passe d’abord et avant tout par la capacité des ressources humaines à adopter une pensée numérique et à se mettre en action en ce sens. Le développement d’une littératie numérique devient alors essentiel pour permettre à tous et chacune de se sentir en confiance et d’acquérir les connaissances nécessaires à l’intégration de technologies dans leur travail au quotidien. 

La Stratégie numérique 2019-2022 du Musée de la civilisation visait à imprégner toute l’organisation de la culture numérique. L’un des objectifs était spécifiquement de « renforcer la capacité organisationnelle en matière de technologies et de cultures numériques ». Bien que la Stratégie soit arrivée à terme, le Musée a maintenant l’obligation de produire un Plan de transformation numérique (PTN), qui s’inscrit dans les orientations du gouvernement du Québec en matière de transformation numérique. Un tel plan est d’ailleurs demandé à tous les ministères et organismes gouvernementaux; les sociétés d’État n’en font pas exception.  

Le PTN devient le guide qui décrit les prochaines actions en matière de transformation numérique qui seront mises en place au Musée; la feuille de route est connue de tout le personnel et tous doivent pouvoir contribuer à l’atteinte des objectifs stratégiques en fonction du poste qu’ils et elles occupent dans l’organisation. 

« Les employés doivent être équipés pour comprendre la transformation numérique au Musée. Une collecte de besoins en littératie numérique a été réalisée, permettant de créer un plan de développement des compétences numériques aligné sur la mission du Musée. Celui-ci s’intègre au plan global de développement des compétences piloté par les ressources humaines. Cela permet à chaque employé de réserver du temps pour l’exploration professionnelle », fait valoir Geneviève Soucy, cheffe de l’engagement numérique et des projets technologiques au Musée. 

 Les besoins identifiés, jumelés à la nature des projets numériques à réaliser dans les prochaines années, permettent de mieux orienter le type d’activités de formation à offrir au personnel. Récemment, le Musée a également pu bénéficier du Radar numériQC, un nouvel outil développé par le Centre québécois d’excellence numérique, une entité du ministère de la Cybersécurité et du Numérique. Cet outil permet à une organisation de mesurer sa maturité numérique, de connaître ses forces et d’obtenir des pistes d’amélioration. Les constats réalisés grâce au Radar ajoutent à la définition des besoins de formation. 

L’équipe de chargé.e.s de projets numériques porte le plan de développement des compétences numériques. Elle choisit donc les formateurs et planifie les activités de développement professionnel dans ce secteur. Elle peut aussi repérer de nouvelles tendances qui nécessitent l’ajout de formations au programme. Ce fut notamment le cas avec l’entrée en vigueur de la loi 25 (Loi modernisant des dispositions législatives en matière de protection des renseignements personnels), le lancement du nouvel outil de mesure de référencement Web (Google Analytics 4), et le déploiement de l’intelligence artificielle générative dans le milieu du travail. Le plan est donc appelé à évoluer en continu, tout comme le monde des technologies et du numérique. 

Le Potager numérique 

La mise en place du MLab Creaform en 2018 a permis de donner un espace aux employé.e.s afin de développer leur littératie numérique, d’expérimenter des équipements et de parfaire leurs connaissances en lien avec les technologies. L’ensemble du personnel était régulièrement invité à se rendre dans le laboratoire créatif pour assister à des ateliers de création et d’expérimentation, à des conférences ou à des discussions autour d’enjeux soulevés par le numérique. 

« Ce programme interne de développement de compétences numériques portait le nom de Potager numérique, puisqu’il permettait de semer des graines, d’alimenter la curiosité des employés envers les technologies et de leur donner envie d’essayer les équipements du laboratoire », explique Geneviève Soucy. « Il s’agissait d’abord d’une activité de transfert de connaissances entre employés où chacun pouvait apprendre de l’expérience de l’autre et décider d’aller plus loin dans ses apprentissages. C’était aussi une belle vitrine pour les projets internes. À travers ces activités, nous alimentions l’intérêt des employés pour les projets et la découverte du potentiel des technologies. Des ambassadeurs ont émergé dans certaines équipes, il y a eu un déclic chez d’autres employés. » 

En contexte pandémique, les activités du Potager numérique ont cessé. Dernièrement, le personnel a signifié l’intérêt de relancer les potagers numériques, donnant ainsi un nouvel élan au programme qui continuera d’évoluer dans les prochaines années. 

Le potentiel de la découpeuse laser  

Voici un exemple des retombées en lien avec les activités du Potager numérique. Une formation a été donnée aux équipes du Musée sur l’utilisation de la découpeuse laser (bois, plexiglas, cuir, gravure) et de l’imprimante 3D du MLab Creaform du Musée. Cette activité a permis aux techniciens et techniciennes en muséologie de proposer de nouvelles idées de médiation éducative pour les expositions. 

À la suite de cette formation, une technicienne en muséologie a vu le potentiel pour produire différentes pièces pour l’exposition Ma maison qui était alors en préparation. Il s’agit en fait d’un environnement exploratoire pour les enfants, qui offre un premier contact ludique avec les artefacts des collections du musée. 

Il fallait trouver une façon créative et innovante de présenter de petits objets tout en respectant les normes de conservation du Musée. Ces objets sont de nature très variés : spécimens naturalisés, outils de cuisine et domestiques, jouets, maquettes, peintures d’art populaire, etc. La technicienne a effectué différents tests, qui se sont avérés concluants, avec la découpeuse laser. Elle a ainsi pu fabriquer de nombreux éléments de l’exposition avec celle-ci, lui évitant ainsi d’avoir recours à un fournisseur externe. 

Le travail réalisé dans le contexte de l’exposition Ma Maison a été si innovant que la technicienne a même eu l’occasion d’aller présenter son travail lors d’un événement en muséologie à Los Angeles. 

Rédactrice et gestionnaire de projets d’éditions numériques

Martine Rioux

Au fil de ses expériences, Martine Rioux a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle carbure au travail d’équipe, à la collaboration et à la réalisation de projets concrets. Pragmatique, dans les faits et l’action, elle aime avoir un impact dans la société et entrer en contact avec une multitude d’humains.